Samedi 14 décembre, John Kerry est arrivé à Saigon pour sa première visite au Vietnam en tant que chef de la diplomatie américaine. Il a voulu marquer le premier jour de son voyage, dans ce pays où il avait été autrefois militaire (1967-1969), par un geste fort et des propos sans ambiguïtés sur le respect des droits de l'homme et la réconciliation des deux anciens ennemis, les Etats-Unis et le Vietnam.

Il a pour cela donné une certaine publicité à sa participation à une messe célébrée dans la cathédrale de Saigon et a mis toute sa force de conviction dans les paroles prononcées devant un public choisi.

Pour sa première apparition publique à Saigon, le jour même de son arrivée au Vietnam, dans l’après-midi du 14 décembre, John Kerry s’est rendu, en compagnie de plusieurs personnes de son entourage, à la cathédrale Notre-Dame de Saigon pour y participer à l’eucharistie. Le vicaire général du diocèse et deux autres prêtres l’ont accueilli sous le porche de la cathédrale et lui ont souhaité la bienvenue au nom du cardinal archevêque de l’archidiocèse. La messe était célébrée par l’évêque auxiliaire, Mgr Pierre Nguyên Van Kham, qui fut longtemps étudiant aux Etats-Unis. A l’issue de la messe, l’évêque est venu saluer le secrétaire d’Etat et a échangé quelques mots avec lui, avant d’aller se mêler à la chorale pour la photo de circonstance.

Certains commentateurs ont vu dans cette première sortie à Saigon un geste fort adressé aux autorités vietnamiennes, souvent accusées de porter atteinte au droit à la liberté religieuse par diverses associations humanitaires américaines et par la Commission pour la liberté religieuse dans le monde, qui dépend directement du département d’Etat.

Plus tard dans l’après-midi le secrétaire d’Etat s’est exprimé devant un parterre d’entrepreneurs et d’étudiants au Centre américain rattaché au consulat américain de Saigon.

Parmi les divers sujets abordés par John Kerry au cours de cette séance, la question des droits de l’homme a été particulièrement développée. Avant de quitter les Etats-Unis, certains parlementaires, des groupes de défense des droits de l’homme comme Human Rights Watch lui avaient instamment demandé de soulever cette question. On lui avait même suggéré de subordonner la participation du Vietnam à la zone de libre-échange des douze pays d’Asie-Pacifique (Partenariat trans-pacifique, TPP) aux progrès accomplis dans ce domaine.

Le secrétaire d’Etat a abordé le sujet d’une façon plutôt directe. « Les Etats-Unis appellent les dirigeants vietnamiens à saisir cette opportunité de protéger les droits individuels », a-t-il déclaré. Plus précisément, il a conseillé aux responsables vietnamiens d’avoir pour principale préoccupation « l’engagement en faveur d’un Internet sans censure, d’une société plus ouverte, du droit des citoyens à échanger des idées, d’une éducation de qualité, d’un environnement économique favorable aux sociétés innovantes et de la protection des droits de l’homme ».

Après cette première journée passée dans l’ancienne capitale du Sud-Vietnam, le secrétaire d’Etat s’est rendu dans la plaine du delta du Mékong. Il s’est ensuite envolé pour Hanoi, où il a été reçu par le chef du Parti communiste vietnamien puis par le Premier ministre. (eda/jm)

(Source: Eglises d'Asie, le 17 décembre 2013)