26/09/2018 -- Le festival de Chuseok, la fête des récoltes, est l’une des fêtes traditionnelles les plus importantes du pays, à l’occasion de laquelle les Sud-Coréens retournent dans leurs familles en l’honneur des récoltes et en souvenir de leurs ancêtres. Pour les familles séparées par la guerre, c’est à la fois un temps de deuil et d’espérance. « Je prie pour qu’en cette occasion, chacun puisse redécouvrir ce que veut vraiment dire la famille, le dialogue, l’amour mutuel et la fraternité », a annoncé l’archevêque de Daejon, Mgr Lazarus You.

Des millions de Sud-Coréens sont retournés dans leurs villages d’origine pour retrouver leurs familles à l’occasion de l’arrivée de l’automne, afin de célébrer la fête des récoltes, le festival de Chuseok. Chaque année, le festival est célébré sur trois jours, cette année du 23 au 25 septembre (le quinzième jour du huitième mois lunaire, cette année le 24 septembre). Pour des milliers de Sud-Coréens, cette occasion est aussi un triste rappel d’une nouvelle année passé loin de leurs proches se trouvant en Corée du Nord. Mais cette année, demeure un espoir que l’année prochaine pourrait être différente. Pour Mgr Lazarus You, archevêque de Daejon, « c’est un temps pour remercier Dieu pour les récoltes et pour l’abondance des richesses reçues, et pour nous souvenir de nos ancêtres. C’est la raison pour laquelle les familles se retrouvent. Chaque année, pour ceux qui ont été séparés depuis presque soixante-dix ans, cette célébration est très difficile. Mais cette année, il y a un nouvel espoir que la situation pourrait être différente l’année prochaine, qu’il y aura davantage de contacts. »

Avec les trois jours de congés, les autoroutes sont très chargées, les autorités estimant que près de 36,6 millions de Sud-Coréens vont retourner dans leurs familles, saturant les routes mais aussi gares et les aéroports. Pour les Sud-Coréens, le festival Chuseok serait impensable sans les songpyeons, sortes de raviolis à base de pâte de riz et fourrés de graines de sésame et de miel ou de pâte d’azuki, confectionnés en forme de lune, un porte-bonheur dans la tradition coréenne. Ce qui rend ces gâteaux si particuliers, c’est la farine utilisée, faite à base de riz tout juste récolté.

Le ministre Sud-Coréen de l’Unification, Cho Myung-gyon, a célébré Chuseok le 24 septembre au parc Imjingak de Paju, avec un groupe de familles séparées, au sud de la zone démilitarisée qui divise les deux Corées. À cette occasion, Cho Myung-gyon a renouvelé le souhait de son gouvernement de faire pression pour qu’il y ait davantage de rencontre entre les familles séparées, et pour que les Sud-Coréens puissent se rendre dans leurs villages d’origine et sur les tombes de leurs ancêtres en Corée du Nord. Mais cette année, les familles séparées ont reçu un autre cadeau, indique Mgr You. « Kim Jung-un a donné au président Moon Jae-in deux tonnes de champignons songyi », explique l’archevêque (ces champignons, appelés « diamants des bois », sont particulièrement rares et chers). « Le président Moon les a partagés entre 4 000 familles qui ne pouvaient pas revoir leurs proches à l’occasion de Chuseok, donnant 500 grammes à chacune. » Mgr You a également ajouté qu’en ce temps où « les familles coréennes sont en difficulté, je prie pour qu’en cette occasion, tous puissent redécouvrir le sens véritable de la famille, du dialogue, de l’amour mutuel et de la fraternité. »

(Source: Églises d'Asie, le 26 septembre 2018, Avec AsiaNews, Séoul)
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